Henri Torre

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Henri Torre
Illustration.
Fonctions
Sénateur de l'Ardèche

(28 ans et 2 jours)
Groupe politique UMP
Secrétaire d'État auprès du Ministre du Développement Industriel et Scientifique

(6 mois et 11 jours)
Président Georges Pompidou
Gouvernement Pierre Messmer II
Prédécesseur Aucun
Successeur Aucun
Secrétaire d’État auprès du Ministre de l’Économie et des Finances

(7 mois et 4 jours)
Président Georges Pompidou, Alain Poher
Gouvernement Pierre Messmer II et Pierre Messmer III
Prédécesseur Jean-Philippe Lecat
Successeur Christian Poncelet
Député français

(5 ans, 11 mois et 22 jours)
Élection 19 mars 1978
Circonscription 2e de l'Ardèche
Législature Ve et VIe (Cinquième République)
Groupe politique UDR (1974-1976)
UDF (1976-1980)
Prédécesseur Pierre Grandcolas (démission)
Successeur Régis Perbet

(4 ans, 10 mois et 2 jours)
Élection 30 juin 1968
Réélection 11 mars 1973
Circonscription 2e de l'Ardèche
Législature IVe et Ve (Cinquième République)
Groupe politique UDR
Prédécesseur Louis Roche-Defrance
Successeur Pierre Grandcolas (suppléant)
Président du Conseil
général de l'Ardèche

(15 ans, 10 mois et 14 jours)
Prédécesseur André Chabanel
Successeur Michel Teston
Président du Conseil
général de l'Ardèche

(2 ans, 11 mois et 24 jours)
Prédécesseur Paul Ribeyre
Successeur André Chabanel
Conseiller général de l'Ardèche

(31 ans et 11 jours)
Circonscription Canton de Serrières
Prédécesseur Félix Serve
Successeur Denis Duchamp
Conseiller régional de Conseil régional de Rhône-Alpes

(4 jours)
Successeur Dominique Chambon
Biographie
Nom de naissance Henri Eugène Torre
Date de naissance (91 ans)
Lieu de naissance Casablanca (Protectorat français du Maroc)
Nationalité Française
Parti politique UDR puis UDF puis DL puis UMP
Profession Directeur de société

Henri Torre est un homme politique français, né le à Casablanca (Maroc). Il est notamment député de l'Ardèche de 1968 à 1980, président du Conseil général de ce département entre 1979 et 1998 puis sénateur de 1980 à 2008. Henri Torre est secrétaire d'État auprès du ministre du Développement industriel et scientifique puis auprès du ministre de l’Économie et des Finances de 1973 à 1974 sous la présidence de Georges Pompidou.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et débuts professionnels[modifier | modifier le code]

Henri Eugène Torre voit le jour le à Casablanca au Maroc alors sous protectorat français, il est le fils de Paul Étienne Torre, directeur de société et de Marceline Rollard[1].

Après des classes préparatoires aux grandes écoles, il est admis à HEC Paris[2].

Henri Torre devient chef de cabinet du gouverneur de Casablanca en 1956, puis attaché à la direction et directeur adjoint de la Compagnie sucrière marocaine de Casablanca de 1957 à 1965 et enfin directeur de société à Valence jusqu’en 1968. Il épouse Monique Durandeau en 1957 et ils auront quatre enfants [3].

Des débuts prometteurs (1968-1979)[modifier | modifier le code]

Il se lance en politique en 1968 quand le général de Gaulle dissout l'Assemblée nationale à la suite des événements de mai 68, où il obtient l'investiture de l'UDR dans la 2e circonscription de l'Ardèche. Au premier tour, il est en tête devant le député sortant RI Louis Roche-Defrance et Torre est élu dans une triangulaire au second tour avec 48,91 % des suffrages. Les années suivantes, il s'implante dans le département ardéchois en devenant maire de Boulieu-lès-Annonay en 1969 puis il entre au Conseil général le comme représentant du canton de Serrières (il le reste jusqu'en 2001). Durant son premier mandat, Torre soutient une politique d'équipement pour le Nord-Ardèche ainsi que le 6e plan en 1971. Candidat pour un second mandat lors des législatives de mars 1973, il est facilement réélu avec 58,31 % contre le socialiste Louis Gaillard. Pierre Messmer le nomme secrétaire d'État auprès du ministre du Développement industriel et scientifique dans son deuxième gouvernement et le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances Valéry Giscard d'Estaing.

Au gouvernement, Henri Torre fait la connaissance de Jacques Chirac dont il devient un ami personnel mais la mort de Georges Pompidou et l'élection de Giscard d'Estaing en 1974 lui fait perdre ses fonctions ministérielles. Aux législatives partielles d', il est à la surprise générale réélu de justesse avec 50,33 % contre le même candidat de l'année passée, il sera le seul député de l'Ardèche à conserver son canton lors des cantonales de 1976 et deux ans plus tard il est réélu député au premier tour avec 52,54 % des voix des législatives de 1978.

Au sommet (1979-1998)[modifier | modifier le code]

Henri Torre s'impose comme le patron de la droite dans son département et c'est tout naturellement qu'il accède le à la présidence du conseil général de l'Ardèche où il succède à Paul Ribeyre. Souhaitant obtenir un mandat correspondant à ses responsabilités départementales, il est candidat aux élections sénatoriales du 28 septembre 1980 où il est élu au second tour avec 49,81 % des voix en compagnie du maire d'Aubenas Bernard Hugo[4]. Réélu à la présidence du Conseil général en 1982 et 1985 à cette période l'affrontement sur le terrain politique est vive entre Torre et le député-maire PS du Teil Robert Chapuis (ami personnel de Michel Rocard), Henri Torre soutient Jacques Chirac à l'élection présidentielle française de 1988.

Lors des sénatoriales de 1989, il est largement réélu au premier tour avec près de 57 % des voix alors que son colistier Bernard Hugo est réélu lui au second tour. Dans les années 1990, Henri Torre est au sommet de sa carrière politique : sénateur, président du Conseil général et depuis 1987 président du Comité de Bassin Rhône-Méditerranée-Corse et il est réélu facilement à la présidence du conseil général de l'Ardèche en mars 1992 et mars 1994.

Une fin de carrière délicate (1998-2008)[modifier | modifier le code]

Disposant de la plus large majorité de droite de l'histoire au Conseil général (23 sièges sur 33), des 3 sièges de député et des 2 sièges de sénateur du département, Henri Torre apporte un soutien sans failles à Jacques Chirac lors de la présidentielle de 1995. À la suite de la victoire de celui-ci, beaucoup le considèrent comme un ministrable au Bugdet mais Torre ne redevient pas ministre. Lors des législatives de 1997, la gauche rafle tous les sièges de députés du département.

Henri Torre est réélu pour un troisième mandat de sénateur en 1998 mais quelques mois plus tôt, la victoire de la gauche aux cantonales de 1998 lui fait perdre la présidence du Conseil général au profit de Michel Teston. La carrière politique d'Henri Torre se termine en 2008 quand, âgé de 75 ans, il décide de ne pas se présenter pour un quatrième mandat de sénateur.

Refus de la Légion d'honneur[modifier | modifier le code]

Promu au grade de chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur, pour la promotion du . Après avoir déjà sollicité trois ans auparavant, Henri Torre a préféré refuser cette décoration : « Je persiste à rejeter cette distinction pour deux raisons principales :

- La Légion d’honneur n’a selon moi plus la même valeur qu’autrefois. Beaucoup trop de gens sont décorés chaque année. Cette promotion se fait n’importe comment et est décernée souvent à n’importe qui. (...)
- La seconde raison qui me pousse à refuser cette distinction est politique. À quelques mois de l’élection présidentielle, je tiens à réaffirmer clairement que je n’approuve pas l’action du président actuel. Je n'apprécie pas la manière dont Nicolas Sarkozy s'est conduit à la tête de ce pays. Il n’a aujourd'hui plus mon soutien. »[5].

Détail des fonctions et des mandats[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Prabook
  2. France Parlement (1946-) Assemblée nationale Sécrétariat général, Récueil des textes authentiques des programmes et engagements électoraux des députés proclamés élus à la suite des élections générales, l'Assemblée nationale, (lire en ligne)
  3. Qui est qui en France, Volume 28
  4. : " Vous voulez prendre ma place "
  5. « Pourquoi je refuse la Légion d'honneur », sur NouvelObs.com (consulté le )